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Méthodes de lutte indirectes : comment prévenir l'enherbement ?

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La préparation du sol

Le labour, s'il est suffisament profond, enfouit les mauvaises herbes et leurs semences. C'est rarement le cas en culture manuelle, ou même en culture attelée. Le matériel joue un rôle déterminant. Ainsi, les outils à disques favorisent la multiplication des espèces à rhizome ou à stolon: Imperata cylindrica, Cyperus rotundus, Cynodon dactylon en culture pluviale, Oryza longistaminata en riz irrigué. Chaque fragment donne une nouvelle plante.

L'implantation de la culture

L’emploi de semences indemnes de graines de mauvaises herbes évite leur installation dans les parcelles. C’est particulièrement vrai pour la production semencière de riz, qui suit des règles précises pour les seuils de présence des riz adventices. Une variété vigoureuse à port élevé, au feuillage recouvrant et à croissance rapide a un avantage dans la compétition. L’augmentation de la densité de semis est souvent préconisée, sous réserve que la fertilité soit suffisante. En riziculture, le repiquage dès la mise en eau de la parcelle défavorise les mauvaise herbes, en particulier les riz adventices, qui commencent tout juste à germer. A l’inverse, le passage du repiquage au semis direct sur une parcelle favorise le développement des adventices.

La gestion de l’eau

En riziculture irriguée, une pré-irrigation suivie d’un assèchement provoque la levée des mauvaises herbes, qui sont ensuite éliminées. Ce cycle peut être répété si l’eau est disponible. Cette méthode donne de bons résultats sur Echinochloa colona et Ischaemum rugosum si le planage est parfait et si la lame d’eau atteint 10 à 15 cm. L’ entretien des canaux réduit les sources d’infestation des eaux d’irrigation, avec Scirpus maritimus ou Typha domingensis par exemple.

Le paillage du sol

Le paillis (ou mulch) donne de bons résultats en culture de manioc, d’igname ou de canne à sucre. Hormis pour cette dernière, où il est réalisé par effeuillage à la récolte, il faut prévoir au moins 7 t/ha de paille pour couvrir une parcelle. Le paillage du sol au moyen de bâches plastiques est surtout employé en cultures maraîchères. Il combine des effets d’ombrage et de solarisation (stérilisation du sol sous l’effet du rayonnement solaire).

Les plantes de couverture

L'emploi des plantes de couverture répond à deux priorités : la lutte contre l'érosion et la maîtrise de l'enherbement.

Une couverture de graminées ou de légumineuses modifie assez profondément l'ensemble des composantes physiques, chimiques et biologiques de l'écosystème cultivé :

 

  •  en protégeant le sol de l’action mécanique des pluies, intenses en milieu tropical, et en absorbant l’eau, les couvertures favorisent l'infiltration au détriment du ruissellement ; elles protègent ainsi la structure du sol
  •  un couvert fermé et permanent réduit la prolifération des mauvaises herbes par effet d'ombrage et par compétition pour les ressources du milieu
  •  des effets allélopathiques sont fréquemment observés.

 

Quelques plantes de couverture, actuellement testées dans différentes situations en zone tropicale, se sont montrées particulièrement intéressantes pour leur comportement agronomique :

 

  •  légumineuses :  Arachis pintoi, Calopogonium mucunoides, Canavalia ensiformis, Cassia rotundifolia, Centrosema pubescens, Mucuna pruriens var. utilis, Pueraria phaseoloides
  •  graminées : Paspalum notatum, Pennisetum clandestinum, le mil, Pennisetum glaucum ou le sorgho, Sorghum bicolor.

 

Ces espèces sont connues pour leur bon comportement et des semences sont disponibles facilement à l'extérieur. Cependant, par définition les plantes de couverture sont des espèces à fort potentiel de croissance et de multiplication. Pour éviter tout problèmes d'invasion du à des plantes de couverture exotique, notamment en milieu insulaire, il est préférable de s'interesser aux espèces que l'on peut trouver localement.

La rotation des cultures

La rotation des cultures sur une même parcelle permet de rompre les infestations des espèces difficiles à maîtriser, en diversifiant à la fois les conditions culturales et les moyens de lutte propres à chaque culture. Par exemple, en riziculture irriguée, la prolifération des riz adventices est stoppée par une rotation avec une culture pluviale.