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Projets régionaux

Les projets de la région Océan Indien.

Initiative Régionale Agroécologie Changement Climatique (IRACC)

Rédigé par Sophie Della Mussia Modifié le

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Le changement climatique risque de se traduire par la perte d’un patrimoine productif essentiel, la terre. Confrontées déjà à une croissance démographique relativement élevée, une mauvaise occupation des sols, et des capacités institutionnelles insuffisantes, les îles de la COI vont devoir faire face aussi à une augmentation des migrations, de l’insécurité alimentaire et des conflits liés à l’eau et à l’usage des terres fertiles. De plus, la disparition irréversible de quantités considérables de carbone séquestré dans les sols et les difficultés à défendre et restaurer les sols et la végétation affectés ne feront qu’amplifier les pertes de productivité et de revenus pour les agriculteurs, en particulier, les plus pauvres et vulnérables.

Le développement d’une agriculture beaucoup plus orientée vers la « protection et régénération» de l’environnement naturel est donc une priorité dans la région. C’est pourquoi la COI a lancé en décembre 2010, pour une durée de 30 mois, une initiative régionale d’adaptation de la petite agriculture au changement climatique dans les îles de l’océan Indien* par la diffusion de l’agro-écologie (IRACC). Cette initiative est financée par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) à hauteur de 750 000 USD dollars.

L'agroécologie, une solution durable

L’agroécologie, en combinant différentes pratiques agricoles liées à une meilleure gestion des sols et de l'eau, à des systèmes de cultures simples et performants, à des techniques de gestion de fertilité orientée vers l'usage d'engrais biologiques, à la lutte intégrée contre les maladies et les ravageurs des cultures…,permet d’améliorer la fertilité et le rendement de façon durable.

Cette approche contribue non seulement à réduire les émissions de gaz à effets de serre, mais également à maitriser l’érosion des sols, économiser l’usage de l’eau et améliorer son infiltration. Selon le rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation de l’ONU, Olivier de Schutter, l’agroécologie peut doubler la production alimentaire de régions entières en 10 ans, tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au changement climatique.

L’IRACC contribue à promouvoir l’agroécologie, à travers des réseaux d’information rénovés (comme le portail web Biodiversité & Agriculture Océan Indien), des visites d’échanges, et des stages de formation régionaux. Des plateformes et des groupes de travail ont été constitués pour coordonner les actions dans chaque pays, collecter et partager les bonnes pratiques agricoles et les itinéraires techniques éprouvés, mais aussi assurer le plaidoyer pour intégrer l’agroécologie dans les politiques nationales et les priorités de développement des partenaires de coopération. Par ailleurs, des pôles de compétences reposant sur des expertises nationales sont également en place dans les différents pays, ainsi qu’une future base de données régionale en matière d’itinéraires techniques agroécologiques.

Participation de la Réunion

L'Ile de la Réunion participe à l'IRACC via le projet "Elargissement et Pérennisation du Réseau de Protection des Végétaux", e-PRPV. Le projet est financé par le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale (Fonds européen de développement régional, Etat français, Conseil régional de la Réunion, Conseil général de la Réunion, Cirad).

Il se décline en différentes actions en protection agroécologique des cultures, avec notamment la mise en ligne du portail web Biodiversité & Agriculture Océan Indien, associé à un annuaire des acteurs agricoles de la région Océan Indien. 

e-PRPV est un projet partenarial impliquant l'Etat, le Cirad, l'Université de la Réunion, le MNHN, l'Armeflhor, la FDGDON, Farre Réunion, l'AROP-FL.

IRACC en actions

L'IRACC vise à diffuser des techniques d'agroécologie dans l'océan Indien pour aider la petite agriculture à s'adapter au changement climatique, tout en améliorant les revenus et les conditions de vie des producteurs.

Le projet IRACC est articulé autour de quatre composantes :

  1. l’information et la sensibilisation
  2. la connaissance et le partage du savoir faire
  3. l’amélioration des capacités opérationnelles des parties prenantes
  4. l’appui aux petites exploitations agricoles à l’adaptation au changement climatique.

L'équipe de coordination régionale est basée à la COI à Maurice. Le responsable est le coordinateur régional : Andriantahina Rakotondralambo. Son équipe est composée d'une assistante, Isabelle Lebreton, et d'une assistante communication / interprète, Hanta Razafindraza.

Le projet IRACC appuie, en coopération avec ses partenaires :

  • des visites d'échanges des agriculteurs et des techniciens entre les îles, et la formation des techniciens,
  • des échanges d'innovations techniques,
  • la mise en place d'une base de données sur les référentiels techniques et les bonnes pratiques, sur les pôles de compétences nationaux, et sur les organismes nationaux qui développent l'agroécologie,
  • le renforcement de pôles de compétence,
  • l'alimentation et la mise à jour des bases de données du réseau web.

Son programme 2012 a été arrêté lors de la réunion du comité de pilotage tenue à Rodrigues les 8-9 décembre 2011.

Libre accès aux documents du projet IRACC sur le site de la COI

Un réseau de partenaires pour la diffusion de l'agroécologie

L'Initiative Régionale Agroécologie-Changement Climatique (IRACC) est mise en œuvre par la COI à travers un réseau d'opérateurs, constitués actuellement :

  1. du projet e-PRPV (Elargissement et Pérénnisation du Réseau de protection des végétaux) financé par le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale (Fonds européen de développement régional, Etat français, Conseil régional de la Réunion, Conseil général de la Réunion, Cirad)
  2. de projets agricoles financés par le FIDA, par le SGP/GEF Maurice et d'autres bailleurs de fonds
  3. de services nationaux de vulgarisation agricole
  4. de centres de recherche, dont le CIRAD (France-Réunion), le FOFIFA (Madagascar), l’AREU (Maurice) et l’INRAPE (Comores)
  5. d'ONG, dont FORENA (Maurice), ANAE et GSDM (Madagascar),
  6. d'associations de producteurs, dont les Haricots de Rodrigues, l’AROP-FL (Réunion)
  7. de centre de formation agricole, dont TAFA (Madagascar), FARRE et FDGDON (Réunion)
  8. du secteur privé, dont l’APEXHOM (Maurice).

Actuellement, la liste des membres du réseau est longue car les acteurs du développement agricole sont tous intégrés dans les plateformes et les groupes de travail qui opèrent dans chaque île. En réalité, ces structures sont les véritables moteurs du développement agricole d'où naissent les initiatives et les appuis de la communauté du secteur agricole, au niveau local.

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