Arboriculture à la Réunion
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Méthodes de lutte contre les aleurodes des cultures maraichères

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Lutte intégrée

Les populations d'aleurodes peuvent être maintenus à de faibles niveaux en utilisant de façon combinée une lutte chimique raisonnée, la lutte biologique et des mesures prophylactiques. Toutefois ces méthodes restent insuffisantes pour protéger les plants de tomate des virus transmis par certaines espèces, étant donné qu'un très faible nombre d'individus peut suffire à contaminer une parcelle entière. Seule une protection par des filets étanches aux aleurodes (type moustiquaire) permet de protéger les cultures mais cela n'est possible que pour les serres et les pépinières.

Lutte prophylactique

Les adultes se déplaçant facilement avec le vent, il faut éviter de mettre en place de nouvelles parcelles à proximité d'un champ infesté sous peine de contamination rapide. Une culture en fin de cycle doit être éliminé rapidement et en cas d'infestation d'une exploitation, il est conseillé de faire un vide sanitaire (c'est à dire absence de plantes favorables) pendant au moins 3 semaines.

Concernant les cultures en serres, il est recommandé de fermer tous les ouvrants avec des moustiquaires ayant une maille adaptée empêchant l'entrée des aleurodes et installer des sas aux portes. C'est le meilleur moyen de protéger les cultures de tomate des viroses transmises par Bemisia tabaci et Trialeurodes vaporariorum, mais cela suppose une bonne maitrise du climat de la serre (aération, système de refroidissement...). Pour le plein champ, il est fortement conseillé d'utiliser des plants issus de pépinières étanches aux insectes, ce qui retarde les contaminations éventuelles.

Lutte chimique

Les aleurodes (larves et adultes) étant des insectes piqueurs-suceurs de sève, les produits ayant le plus de chance de les atteindre sont ceux dotés de propriétés systémiques, c'est à dire circulant dans la sève. Cependant beaucoup de ces insecticides sont dangereux pour l'homme et pour les auxiliaires qui se nourrissent de ces ravageurs. Ainsi il conseillé d'utiliser si possible des produits plus ou moins spécifiques des aleurodes afin de permettre le développement de la lutte biologique, très importante sur ce groupe d'insecte (voir ci-après).

Ces nouveaux produits ont un mode d'action assez particulier agissant sur la physiologie de l'insecte. Selon les cas, leur action ne se produit que sur certains stades ou au bout de plusieurs jours. D'autres sont fabriqués à partir de champignons entomopathogènes mais ils nécessitent une forte hygrométrie pour se développer. Afin d'éviter l'apparition de populations résistantes aux produits, il faut alterner les familles chimiques : c'est le cas pour les quatre insecticides du tableau suivant, les deux autres produits étant des produits biologiques.

Enfin il ne faut traiter que lorsque c'est nécessaire, c'est à dire quand les populations atteignent un certain niveau matérialisé par l'apparition de la fumagine.

Liste des luttes chimiques

Spécialité commerciale (matière active) Dose Délai d'emploi avant récolte Cultures Observations
ADMIRAL (pyriproxyfène) 25cc/hl 3 jours aubergine, concombre, courgette, poivron, tomate agit sur les larves
PLENUM, CHESS (pymétrozine) voir notice 3 jours aubergine, concombre, courgette, melon, poivron, tomate utiliser la dose pour les aleurodes
APPLAUD (buprofézine) 30cc/hl 3 jours aubergine, poivron, tomate agit sur les larves (peu efficace sur Bemisia)
SUPREME (acétamipride) 50g/hl 3 à 7 jours (voir notice) aubergine, poivron, tomate assez nocif sur les auxiliaires
PREFERAL (Paecilomyces sp.) 100g/hl concombre, tomate voir conditions d'emploi
MYCOTAL (Verticillium leucanii) 100g/hl aubergine, concombre, tomate voir conditions d'emploi

Lutte biologique

De nombreux organismes auxiliaires s'attaquent aux aleurodes, notamment aux larves qui sont immobiles. Les plus importants sont de très petites guêpes (microhyménoptères) parasitant les larves, appelées parasitoïdes. Elles mesurent la plupart du temps moins de 1 mm de long et sont par conséquent difficiles à observer sur les cultures. Les larves parasitées changent souvent de couleur au bout d'un certain temps, devenant noires, jaunes ou grises suivant les espèces concernées. On rencontre plusieurs espèces dans la région, appartenant aux genres Encarsia et Eretmocerus. Ainsi onze espèces ont été recensées à la Réunion sur Bemisia tabaci et Trialeurodes vaporariorum, mais aucune sur Aleurotrachelus trachoides et Aleurodicus dispersus. Des prédateurs existent également et sont surtout représentés par de petites punaises et des petites coccinelles, mais sont peu fréquents. De même on peut parfois trouver des champignons entomopathogènes dans certaines conditions de milieu. Certains auxiliaires ont été introduits volontairement pour la lutte biologique comme par exemple Encarsia formosa contre Trialeurodes vaporariorum, alors que d'autres sont arrivées par leurs propres moyens.

Le développement de ces organismes utiles n'est toutefois possible que si la lutte chimique est raisonnée. Ainsi elle ne peut se réaliser pour l'instant sur les cultures de plein champ attaquées par les mouches des légumes (tomate, cucurbitacées) du fait des nombreux traitements à large spectre pratiqués.

Dans les serres où l'on pratique une protection intégrée, on lâche régulièrement de grandes quantités de parasitoïdes d'élevage (voir FDGDON Réunion) associés à une lutte chimique raisonnée et des mesures de prophylaxie.

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France-Réunion