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Le puceron Sipha flava détecté à La Réunion

Rédigé par Rémi-Kenzo Pages Modifié le

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  • ©Antoine Franck- Sipha flava sur canne à sucre

C’est une découverte peu réjouissante. Huit mois après son arrivée à Maurice, le puceron Sipha flava est à La Réunion. Ce puceron jaune de la canne à sucre a été prélevé dans le nord de l’île à La Mare et à la Bretagne. Les organismes scientifiques habilités de l’ANSES ont confirmé l’identification des spécimens. Une intrusion qui n’étonne pas les chercheurs qui l’ont observé, habitués à ce que les ravageurs se dispersent rapidement dans les îles une fois introduits dans la région. « Ça va très vite » nous explique Bernard Reynaud, le directeur du pôle de protection des plantes à La Réunion. L’exemple de Sipha flava le démontre bien, « quand un insecte arrive dans l’océan Indien il apparaît rapidement dans les différents archipels ». La Réunion est donc la deuxième île de la zone que le puceron atteint. D’où l’importance des programmes d’épidémio-surveillances et des mesures sanitaires pour empêcher l’introduction d’insectes exotiques.

À ne pas confondre avec Melanaphis

Le Sipha flava est une espèce différente de Melanaphis sacchari, également présent dans nos îles. Sous la loupe, le puceron ne présente pas les mêmes caractéristiques avec la présence de soies sur le corps, des cornicules plus courtes et une coloration plus claire de l’extrémité des pattes. Au champ, il se distingue par sa couleur jaune vif, alors que Melanaphis est jaune clair. Ce ravageur agricole mesure de 1,3 mm à 2 mm et vit en colonies parfois denses sur la partie inférieure des feuilles dans les parcelles où il sévit. Il s’attaque à de très nombreuses graminées et cypéracées, adventices ou cultures. C’est un vecteur du virus de la mosaïque de la canne à sucre (SCMV), maladie absente de la sole cannière réunionnaise depuis plusieurs décennies.

Son impact sur les productions agricoles est encore inconnu, il est donc nécessaire de signaler d’éventuels dégâts aux organismes en charge de la surveillance biologique du territoire (Chambre d’agriculture, FDGDON). Les applications d’insecticides contre cet insecte ne sont pas autorisées sur la canne.

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