Action 2 : Caractérisation de la biodiversité des vergers de mangues

Rédigé par caroline gloanec Modifié le

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  • Equipe CIRAD en train de faire un battage punaise dans le cadre de la thèse sur la bioécologie de la Punaise du manguier (© Cirad)
  • Toutes les parcelles sont équipées de pitfall pour réaliser des suivis entomologiques (© C. Gloanec)

L'action 2 est une action de recherche. Elle est animée par Jean-Philippe Deguine du CIRAD à la Réunion et propose la caractérisation de la biodiversité animale fonctionnelle (arthropodes) et la mesure des services rendus aux équilibres bioécologiques des vergers de mangues.

La modification paysagère du verger, suite à l’insertion de biodiversité végétale et aux nouvelles pratiques agroécologiques et, parallèlement, la suppression des traitements insecticides, a des conséquences profondes sur le fonctionnement écologique de l’agroécosystème. Ces conséquences ne pourront pas être uniquement évaluées par le suivi agronomique ou phytosanitaire de l'action 1. L'action 2 se propose de caractériser l'impact que ces modifications de l'habitat auront sur la biodiversité animale de cet agroécosystème. Il s'agit donc d'une action de recherche en écologie, dont les fruits seront à la fois des rapports techniques à destination des acteurs de terrain et des publications scientifiques de niveau international.

La biodiversité fonctionnelle inclut en premier lieu les arthropodes qui ont un impact économique direct : les ravageurs, les pollinisateurs, leurs ennemis naturels (prédateurs, parasitoïdes) et leurs compétiteurs. La mesure des services rendus quantifie par des indicateurs économiques l'impact que ces interactions ont sur la conduite du verger. L'inventaire de cette faune passe tout d'abord par un échantillonnage continu à l'aide de méthodes adaptées (piégeage d'interception ou d'attraction, observations directes, battage). Les arthropodes ainsi collectés seront identifiés par les entomologistes de  l'Insectarium et du CIRAD. Cet inventaire sera ensuite traduit en un schéma écologiquement fonctionnel, le réseau trophique centré autour du manguier et de ses ravageurs : qui mange quoi ? qui parasite qui ? etc. En parallèle de cet inventaire, des études bioécologiques seront menées sur la punaise Taylorilygus palus, ravageur particulièrement  méconnu bien qu'il soit cité par les producteurs comme l'un des deux problèmes majeurs du manguier.

L'action vise à quantifier ces interactions trophiques, et donc à mesurer l'importance réelle de chaque élément du réseau trophique. Parmi les arthropodes recensés dans le précédent inventaire, une partie sera sélectionnée en tant que bio-indicateurs. Ces bio-indicateurs feront alors l'objet d'expérimentations (cages expérimentales, micro-placettes d'observations, mise en culture d'hôtes parasités, analyses PCR, etc.) qui permettront d'évaluer l'influence véritable des ennemis naturels des nuisibles et des pollinisateurs sur le manguier et ses ravageurs. Le point final de cette série d'études sera, logiquement, la comparaison de la dynamique démographique de ces bio-indicateurs dans les vergers pilotes et celle observée dans les vergers « témoins » : la modification de l'habitat favorise-t-elle ces bio-indicateurs et a-t-elle, subséquemment, un impact sur la dynamique des ravageurs ?

Contact : Jean-Philippe Deguine, chef du projet (Cirad) : jean-philippe.deguine@cirad.fr