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Le mot du coordinateur régional et des partenaires

Rédigé par Sophie Della Mussia Karine Payet-Lebourges Modifié le

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  • Vatiga illudens sur feuille de Manioc © Cirad - Antoine Franck

Depuis plusieurs années, la Commission de l'Océan Indien et l'Union européenne joignent leurs efforts pour, entre autres domaines d'intervention, éliminer les contraintes structurelles, organisationnelles et techniques qui freinent l'essor durable de l'horticulture régionale et réduisent les revenus des exploitants agricoles.

Note : >texte< indique les sections en gras dans le texte original


Le mot du coordinateur régional du PRPV

En l'absence d'organisations de producteurs importantes et du soutien effectif des pouvoirs publics, cette situation peut rendre très aléatoire les approvisionnements des marchés locaux en quantité et en qualité. De la même façon, les débouchés à l'exportation ne peuvent être tous explorés faute de valorisation des produits. Plusieurs projets financés par les principaux bailleurs de fonds, dont l'Union européenne, ont déjà été mis en place pour revoir et améliorer l'organisation des marchés de produits agricoles.

Sur un plan purement technique, pour en venir au sujet qui nous préoccupe, il est largement reconnu que les problèmes phytosanitaires constituent le principal facteur limitant à une amélioration quantitative et qualitative de la production horticole régionale. La Commission de l'Océan Indien et l'Union européenne conscientes que des progrès devaient être réalisés dans la gestion des questions phytosanitaires ont, donc, décidé de lancer un projet de soutien intitulé Programme Régional de Protection des Végétaux (PRPV).

L'originalité du PRPV est que ses activités réservent une part très importante à la coopération régionale. L'idée force est que les problèmes phytosanitaires sont très similaires dans les pays de la région et qu'ils trouveront tous un intérêt à mettre en commun leurs connaissances et leurs ressources scientifiques et techniques quand elles existent. Madagascar, Maurice, la Réunion et, à un moindre degré, les Comores et les Seychelles où les moyens font plus cruellement défaut, possèdent des laboratoires et des facilités techniques que nous devons inciter à partager.

La pierre angulaire de cette coopération régionale sera sans conteste la création d'un réseau régional de protection des végétaux qui permettra aux institutions régionales (services officiels de protection des végétaux, services de recherche et de vulgarisation) d'établir des communications permanentes et d'échanger des informations sensibles en temps réel. Des bases de données spécialisées sur les organismes nuisibles et les méthodes de lutte seront accessibles au grand public via Internet. Les bases de données seront abondées par les institutions elles-mêmes et par les résultats engendrés par les activités de terrain du PRPV (compléments d'inventaires des organismes nuisibles, expérimentation des pesticides, mise au point de méthodes de lutte alternative, etc.).

Enfin, autre point important, le PRPV étudie actuellement les possibilités d'harmoniser les législations phytosanitaires des pays de la région. L'harmonisation ne sera sans doute pas complète, chaque pays étant souverain de décider ce qui lui convient, mais des propositions seront faites pour que soient adoptées des dispositions qui réduisent au minimum les barrières techniques aux échanges régionaux de végétaux.

Claude SOOPRAMANIEN, Coordinateur régional du PRPV


Le mot de la Commission de l'océan Indien

Organisation régionale créée en 1984 par l'Accord de Coopération Régionale de Victoria, la Commission de l'Océan Indien regroupe cinq Etats membres : Comores, France (Réunion), Madagascar, Maurice et Seychelles. Ses missions sont d'ordre à la fois politique et de coopération régionale. Son objectif principal est la >promotion du codéveloppement durable des îles du Sud-Ouest de l'Océan Indien<, dont elle défend dans les forums internationaux les spécificités écologiques, économiques et culturelles.

La COI développe des actions relatives à l'insertion de la région dans l'économie mondiale, à la préservation de l'environnement, notamment marin et côtier, et des ressources animales et végétales, à la protection des populations (sécurité civile, droits de l'enfant, lutte contre le VIH/Sida), enfin à la coopération culturelle, universitaire et de recherche.

Afin de mieux définir le rôle qu'elle est appelée à jouer dans un environnement mondial et régional en rapide mutation, le Conseil des Ministres de la COI a adopté, en janvier 2005, de >nouvelles orientations stratégiques< qui constituent un cadre d'action pour le développement collectif de la région. Outre le renforcement de la coopération politique, l'action de la COI s'est essentiellement réorientée, à la faveur de ces nouvelles orientations, vers le développement durable et la solidarité régionale, thèmes qui ont été au cœur des discussions du troisième Sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement qui s'est tenu à Antananarivo, le 22 juillet 2005.

Pour financer les projets de développement qu'elle met en œuvre, la COI s'adresse à des partenaires qui se sont beaucoup diversifiés ces dernières années. Le plus important d'entre eux est de loin >l'Union européenne< qui, conformément aux orientations de l'Accord de Cotonou, finance ou s'apprête à financer, au travers du Fonds Européen de Développement (FED), 8 projets pour un montant global de 54 millions d'euros.

Au nombre de ces projets figure le Programme Régional de Protection des Végétaux (PRPV), pour lequel la contribution du FED s'élève à 4,85 Meuros sur un montant total de 6,6 Meuros. L'apport de La Réunion, qui n'étant pas éligible au FED finance sur fonds propres sa participation à ce projet, est de 1,24 Meuros, les contreparties des quatre pays ACP étant quant à elles estimées à 510 000 euros.

La responsabilité première de la définition des mesures à adopter pour faire face aux défis du développement durable des pays de la COI incombe à ses Etats membres, qui ont le droit souverain d'exploiter leurs ressources selon leur propre politique d'environnement et de développement. Une >approche régionale< est toutefois indispensable pour ce qui a trait à la préservation des richesses communes et de la biodiversité des pays de la région.

En l'occurrence, la COI soutient et complète les efforts nationaux par le renforcement de la coordination entre les institutions nationales et régionales concernées. C'est dire l'importance d'une forte implication nationale dans la réussite des projets qu'elle met en œuvre, et tout particulièrement du PRPV qui ambitionne de devenir à terme un >Réseau régional pérenne de protection des végétaux<.

A cette fin, un site Internet vivant, actif et dynamique est une absolue nécessité car c'est par son intermédiaire que le réseau sera animé et que se feront l'essentiel des échanges entre les parties concernées.

Je me réjouis donc du lancement de ce site et encourage vivement l'ensemble des acteurs de la filière horticole des pays membres de la COI (planteurs, chercheurs et vulgarisateurs) à >en faire leur outil de travail< pour le partage des informations utiles, la veille phytosanitaire, l'adaptation continue aux normes internationales ou l'échange d'expériences sur les moyens de lutte alternative. Bref, à en faire un outil essentiel à une protection phytosanitaire régionale à la pointe de la recherche appliquée et qui soit au service du développement durable de notre région.

Monique ANDREAS-ESOAVELOMANDROSO, Secrétaire Générale de la COI


Le mot de l'Union européenne

Une contribution de >4,85 millions d'euros< a été octroyée par la Commission européenne aux pays membres de la Commission de l'Océan Indien (COI) pour le Programme Régional de Protection des Végétaux (PRPV). Ce Programme s'inscrit dans le cadre des objectifs de la coopération entre l'Union Européenne et les îles de l'Océan Indien et il est né de la volonté de ces îles de >relever les niveaux quantitatifs et qualitatifs de productions et d'exportations horticoles<, y compris au niveau intrarégional.

En effet, le développement des filières horticoles dans la région n'est pas optimal à ce jour. Cela est dû, en partie, aux problèmes phytosanitaires qui affectent non seulement les rendements des fruits et légumes mais également leur qualité. De plus, les >normes européennes sont devenues très exigeantes<, en particulier au niveau des seuils des résidus des pesticides dans les produits destinés au marché européen. Par conséquent, cela exige, de la part des planteurs de la région, qui souhaitent exporter leurs produits sur le territoire européen, une adaptation rigoureuse des processus de production, de transformation et d'exportation ainsi que la mise en place d'un système de traçabilité des produits.

Le PRPV qui a démarré ses activités fin 2003, commence progressivement à atteindre sa vitesse de croisière. En effet, nous pouvons estimer que le Programme a réussi son plus grand défi qui était d'incorporer une >dimension régionale< dans toutes ses activités : les programmes de formations et les séminaires sont répartis dans tous les pays et les échanges d'informations entre les équipes techniques des différentes îles de l'Océan Indien ont déjà permis de trouver des solutions de lutte préventive contre certains organismes nuisibles.

Cela fait bientôt trente ans que l'Union Européenne a mis en place des >dispositions communes sur le contrôle phytosanitaire< dans le domaine de la protection des végétaux. En effet les Etats membres collaborent entre eux pour assurer la protection du territoire européen sans que cela affecte par ailleurs les règles internationales telles que celles de l'Organisation Mondiale du Commerce.

Le PRPV doit aussi poursuivre ses efforts dans ses >appuis à l'encadrement des chercheurs et vulgarisateurs agricoles de la région< qui œuvrent dans le domaine de la protection phytosanitaire ; ceci dans le but de réunir toutes ces compétences individuelles afin de consolider des bases solides et durables en matière de protection phytosanitaire régionale.

Le Programme doit également >intensifier la formation des planteurs< afin de >bannir « les cocktails de pesticides »< qui sont dangereux pour la santé des consommateurs des fruits et de légumes. Pour rappel, le PRPV ne finance pas l'acquisition des produits pesticides : le but est avant tout de promouvoir >l'amélioration de l'itinéraire technique< qui pourrait entraîner une utilisation d'herbicides et d'insecticides plus rationnelle et respectueuse de l'environnement.

La pérennisation des activités à la fin du PRPV en 2008 ne sera possible que si les Etats membres de la COI poursuivent leur partage régulier d'informations, de connaissances et d'expériences en matière de protection des végétaux. Dans ce contexte, >le réseau informatique régional du PRPV< doit être exploité pour démontrer les progrès accomplis dans la région en matière de protection des végétaux mais aussi pour promouvoir les échanges d'informations entre chercheurs, vulgarisateurs et planteurs.

Juan Carlos REY, Chef de Délégation, DCE Maurice