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Louis Biannic, DAAF Réunion : "Notre ambition est de poursuivre le développement de la filière fruits et légumes à la Réunion"

Written by David JOSSEROND Modified on the

  • Louis Biannic, directeur de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF) de La Réunion
  • Louis Biannic - Les moissons du futur

Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Louis Biannic a été nommé en 2012 directeur de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DAAF) de La Réunion. Présent au Musée La Saga du Rhum de St-Pierre en janvier dernier à l'occasion d'une projection du film "Les Moissons du futur"* organisée à l’initiative du Cirad, il nous livre notamment sa vision de la filière fruits et légumes à la Réunion. 

Parmi les thèmes abordés par  "Les moissons du Futur" figure la consommation de fruits et légumes locaux et de saison. Quelle est la situation de la Réunion à ce sujet ?

- Les ¾ des produits frais que nous consommons à la Réunion proviennent de notre île. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement que l’île de la Réunion est capable d’approvisionner en produits frais sa population. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’il s’agit d’une spécificité réunionnaise parmi les DOM. Doit-on pour autant s’en contenter ? Sûrement pas. Les agriculteurs réunionnais sont conscients de l’effort restant encore à fournir pour répondre ensemble aux enjeux de l’accroissement démographique (+10000 habitants/an) et de l ‘évolution favorable des modes de  consommation vers le secteur végétal, en lien direct évidemment avec l’appui technique que l’on va pouvoir leur apporter.

En permettant notamment le développement d’une filière structurée ?

- Notre ambition est effectivement, dans le cadre d’une réflexion stratégique sur la production agricole en lien avec le commissaire au redressement productif, de poursuivre le développement de la filière fruits et légumes à la Réunion, avec un défi ambitieux de 40000 tonnes d’ici à 10 ans. J’entends à ce sujet nombre d’exploitants craindre que les plantations de fruits et légumes n’entrent à terme en concurrence avec les plantations de cannes. Il n’en est rien ! 40000 tonnes correspondent seulement à 1200 ha de surfaces développées en légumes, soit environ 500 ha de surface agricole utile (SAU) à inscrire dans les 43000 ha de domaine agricole utilisé (DAU) de l’ile. En outre, la rotation des cultures ou les cultures intercalaires sont autant de solutions envisageables pour pallier à cette crainte.

L’île de la Réunion joue un rôle de pionnière en matière de recherche agro-écologique. La Réunion peut-elle selon vous devenir le fer de lance d’une politique agro-écologique globale ?

- Je le pense. Une exploitation réunionnaise n’a-t-elle pas été lauréate des trophées de l’agriculture durable en 2011 ? Les exemples sont nombreux sur notre île et, en tant que représentant de l’Etat en poste depuis moins d’un an, je constate que la Réunion mène des recherches d’excellent niveau et obtient des résultats pour le moins démonstratifs, à faire valoir à l’échelle nationale. Laissons toutefois les différents plans d’actions et les projets de recherche, comme le plan national Ecophyto 2018, se mettre en place. Laissons également aux professionnels du secteur la possibilité de les réajuster le cas échéant… Quoiqu’il en soit, je me félicite déjà de l’ouverture du débat entre l’Etat et les professionnels du domaine.

* dernier volet d’une trilogie sur l’agro-écologie imaginée par Marie-Monique Robin.

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