Un hotspot de biodiversité

Rédigé par Sophie Della Mussia, Delphine Pause Modifié le

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En raison de leur richesse en espèces endémiques en danger, Madagascar, l’Ile Maurice, les Comores, l’Ile de la Réunion, les Seychelles, sont classées parmi les 35 hotspots de la biodiversité planétaire par Conservation International.

Quelque 250 000 espèces animales et végétales peuplent la Grande Ile, selon le WWF, soit 5 % de l’ensemble des plantes et des animaux connus sur Terre. Plus de 70 % de ces espèces (et 90 % des plantes !) ne se trouvent qu’à Madagascar. En 2008, une équipe internationale menée par l’université de Berkeley (Californie) signalait plus de 2000 espèces de faune et de flore à protéger dans les meilleurs délais.

Du fait de la destruction de leur habitat, de l'introduction d'espèces invasives, de la surexploitation, du changement climatique, beaucoup d'espèces sont en effet menacées d'extinction avant même d'avoir été découvertes. Parmi les espèces en danger sur la Grande Ile, pour ne citer que le cas des lémuriens (animaux emblématiques puisqu'on ne les trouve qu'à Madagascar) : sur la centaine d'espèces recensées, huit sont classées en danger critique d'extinction, par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme le Propithecus candidus, Propithecus perrieri ou encore le Prolemur simus.

L'archipel des Seychelles compte, quant à lui, environ 250 plantes indigènes, dont presqu'un quart sont considérées comme menacées, 13 espèces d'oiseaux endémiques, dont 8 menacées, 5 espèces de chauve-souris endémiques, dont une en danger critique (Coleura seychellensis). L'archipel abrite également une famille d'amphibien endémique (les Sooglossidae) sans oublier un fameux reptile : les tortues géantes d'Aldabra (Aldabrachelys gigantea) qui sont encore bien préservées.

A l'île de la Réunion, plus de 250 espèces végétales seraient menacées, comme le latanier rouge (Latania lontaroides) ou encore le Bois puant (Foetidia mauritiana) en danger critique d'extinction. Pour les oiseaux, on compte le pétrel noir de Bourbon (Pseudobulweria aterrima) et l'échenilleur de la Réunion (Coracina newtoni), également en danger critique d'extinction.

Toujours pour les oiseaux, à l'Ile Maurice cette fois, le Foudi (Foudia rubra) et le Zosterops vert de Maurice (Zosterops chloronothus) font également partie de la liste rouge. L'île Maurice est connue pour son célèbre Dodo (Raphus cucullatus) disparu à la fin 17e siècle, mais il faut savoir que l'île héberge encore l'une des espèces les plus rares au monde : le palmier Hyophorbe amaricaulis dont l`unique exemplaire pousse au jardin botanique de Curepipe.

Le saviez-vous ?

La Liste rouge de l’UICN est retenue par la Convention sur la diversité biologique comme un indicateur privilégié pour suivre l’état de la biodiversité dans le monde.

Dans cette liste, l'UICN classe les espèces en 6 principales catégories représentant le degré de danger menaçant une espèce :

  • Extinct in the wild : éteinte dans la nature
  • Critically endangered : en danger critique d'extinction
  • Endangered : en danger
  • Vulnerable : vulnérable
  • Near threartened : bientôt menacée
  • Least concern : moins préoccupant

Sources :

En savoir + :

Remerciements :

  • Vincent Florens, Université de Maurice
  • Lounès Chikhi, CNRS, Laboratoire Evolution et Diversité biologique (Toulouse)
  • Miguel Pedrono, Cirad (Madagascar)
  • Marie-Hélène Chevallier, Cirad (Réunion)
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