« L’ignorance ne peut plus être prétexte à l’inaction » - Vème rapport du GIEC

Rédigé par Alexandre Reteau Modifié le

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  • Michel Jarraud, secrétaire général du WMO (novembre 2012) © UN Photo/Jean-Marc Ferr
  • Drapeau ONU - Rapport du GIEC

Il y a un mois de cela, le dimanche 2 novembre 2014, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) a présenté son Vème rapport sur l’évolution du climat, rapport dont l’ampleur dépasse celle des quatre précédents et dont le message se veut de plus en plus pressant. Reste à espérer que sa publication au lendemain de la fête des morts ne soit pas de mauvais augure.

 

Grâce aux recherches menées ces dernières années, le monde scientifique est désormais en mesure d’affirmer avec certitude que les activités humaines ont bien un impact significatif et exponentiel sur notre planète, tout particulièrement sur son climat. C’est là le point le plus important soulevé dans le dernier rapport du GIEC. Des experts de tous les pays ont travaillé de concert à nous mettre en garde contre les impacts qu’ont nos modes de consommation sur notre environnement. Libre à nous de ne pas en tenir compte, mais cela découlera alors d’un choix délibéré que nous aurons du mal à justifier face aux générations futures.

Lors de la présentation de la synthèse du rapport (en présence du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon) le secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale, Michel Jarraud, a parfaitement résumé cette idée en annonçant que désormais « l’ignorance ne peut plus être un prétexte à l’inaction ».[1]

Bien que les dégâts infligés à notre environnement et à nos écosystèmes ne cessent de s’aggraver d’année en année, les rapporteurs du GIEC estiment que l’humanité dispose des outils nécessaires pour enrayer le changement climatique. Encore faut-il que les décideurs ne se limitent pas, comme les années précédentes, à de belles déclarations ; celles-ci doivent être suivies d’actions concertées et de grande ampleur. Il est nécessaire que les décideurs agissent prestement, faute de quoi les changements induits par les modifications du climat risquent d’affecter très fortement nos sociétés.

En effet, au-delà de l’érosion de la biodiversité, le rapport du GIEC souligne le fait que ce sera la sécurité alimentaire qui subira en premier les effets de ces modifications, menaçant les populations les plus fragiles mais aussi la stabilité de nos sociétés.[2] Les effets du changement climatique se font d'ores et déjà ressentir : augmentation des températures, montée des océans, aridification des terres, fonte record des glaciers… notre biosphère est en pleine mutation. Selon les spécialistes, si nous voulons limiter l’impact qu’ont nos sociétés sur l’environnement, alors l’humanité toute entière se doit de repenser son mode de vie et de consommation.[3] A ce sujet, les experts du GIEC ont présenté des estimations selon lesquelles la mise en place de mesures n’impacterait que faiblement l’économie en comparaison au coût financier et humain qui découlerait de notre inaction.

Ce rapport, plus complet et plus sévère que jamais, est avant tout une mise en garde. Pour les experts du GIEC l’humanité dispose de toutes les cartes en main pour décider de son futur, mais chaque seconde compte dans cette course dont nous n’avons toujours pas pris le départ.

 

 

 

Pour aller plus loin:

 

[1] Foucart, S. (2014, 2 novembre). Réchauffement : le GIEC met en garde contre des effets sévères et irréversibles. Le Monde, Article en ligne. Lien vers l'article.
[2] Grande serait notre faute si de notre inaction découlait de nouvelles émeutes de la faim ou, bien pire, des guerres pour l’accès aux ressources alimentaires. Du fait de la démographie actuelle, de tels évènements pourraient atteindre une ampleur inégalée jusqu’ici, tant dans l’horreur que dans la destruction.
[3] Il est bien évident qu’un Inuit n’as pas le même poids sur l’environnement qu’un Européen ou qu’un Américain. Il s’agit donc de repenser le fonctionnement de nos sociétés et de nos modes de vies « modernes » afin que ceux-ci affectent le moins possible l’environnement dont, rappelons-le, nous sommes dépendants.

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