La micro-irrigation et ses multiples avantages aux Comores

Rédigé par Sven Ten Napel Modifié le

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  • Goutte d'eau © J. Ramin

En 2012, l’ONG Dahari a initié la technique de micro-irrigation, appelée goutte à goutte sur ses quatre parcelles de démonstration à Anjouan. Les résultats obtenus sur les 5 cultures testées ont permis de démontrer une augmentation des rendements de 111% en moyenne.

Le principe de l’irrigation goutte à goutte consiste à apporter de l’eau directement aux racines des plantes cultivées par un système de tuyauterie disposée au sol et parsemée de trous calibrés. Les techniciens de Dahari qui ont mis en place cette technique ont constaté une augmentation conséquente des rendements. En effet, les essais entrepris se sont révélés concluants sur les 5 cultures testées : petsaï, laitue, tomates, oignons et aubergines. Les quantités produites ont augmentés de 20% à 326%, avec une moyenne de 111% par rapport aux parcelles témoins conduites parallèlement avec l’utilisation de l’arrosage classique.

« Les raisons à cela sont multiples » explique Christian Rakotoarivino, technicien de Dahari ayant implanté le kit d’irrigation sur une parcelle de démonstration à Mpage, un quartier de Mutsamudu. « L’arrosage localisé permet à la plante d’absorber l’eau plus facilement. La filtration lente de l’eau par le sol réduit l’érosion et l’épuisement nutritionnel du sol et ralenti la croissance des mauvaises herbes sur la parcelle. Enfin le mouillage des feuilles étant éliminé, les risques de propagation des maladies et des champignons sont réduits. »

L’irrigation goutte à goutte possède d’autres avantages.Elle permet dans un contexte de raréfaction de l’eau de réduire jusqu’à 70% l’apport d’eau par rapport à la méthode traditionnelle. Elle réduit également de 20% la charge de travail, car jusqu’à présent l’irrigation se fait par arrosoirs, ce qui confère aux paysans une lourde charge quotidienne, alors que certains doivent déjà parcourir de longues distances pour rejoindre leur parcelle. Aussi d’après Badroudine Ali (dit Badrou), autre technicien de Dahari, les producteurs se montrent particulièrement intéressés par l’outil. Ils pourront prochainement constater d’eux-mêmes l’efficacité de celui-ci grâce aux 13 kits de démonstrations qui seront installés cette année dans les parcelles villageoises par les paysans eux-mêmes.

Dahari compte écouler 50 kits pour l’année 2013. Une vingtaine d’entre eux ont par ailleurs été achetés par le PNDHD (Programme National de Développement Humain Durable), programme du FIDA qui le distribuera gratuitement à ses bénéficiaires les plus investis. L’ONG a quant à elle choisie pour responsabiliser ses producteurs de mettre en place une participation financière pour l’obtention du kit. Le tarif fixé étant équivalent à l’acquisition de 4 arrosoirs, il reste assez élevé pour une partie des paysans de la région. Pour leur permettre de financer cet investissement amortissable en une campagne sur surface de 100m2, l’ONG proposera un paiement du matériel après récolte.

L’ONG Dahari agit au plus près des paysans et des communautés pour le développement d’une agriculture familiale durable. Elle forme aux techniques agroécologiques et participe à la mise en place des comités de gestion villageois pour impliquer les populations à la préservation de leurs ressources.

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