Ali Mohamed Soilihi, Secrétaire général de la Vice-Présidence des Comores : "Mutualiser les efforts pour gagner en efficacité dans la diffusion de l’agroécologie"

Rédigé par Quentin Ceuppens Modifié le

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  • Ali Mohamed Soilihi

En décembre 2011, Ali Mohamed Soilih représentait la Vice-Présidence des Comores au comité de pilotage de l'Initiative Régionale Agroécologie Changement Climatique (IRACC) réuni à Rodrigues. Il nous accordait une interview présentant l'intérêt de cette initiative pour les Comores.

Quels sont les principaux problèmes rencontrés par les agriculteurs aux Comores ?

Ali Mohamed Soilih : Il y a plusieurs facteurs qui posent problème aux agriculteurs. J'en dénombrerais cinq. Premièrement, des problèmes de dégradation du sol. On compte environ 57 % de terres dégradées aux Comores, à cause de mauvaises pratiques comme les feux de brousse, le déboisement massif, etc. Deuxièmement, les agriculteurs doivent faire face à des problèmes fonciers. Le statut de la terre n'est pas encore bien défini aux Comores. Troisièmement, le manque d'eau, surtout en ce qui concerne l'agriculture pluviale qui en a particulièrement besoin. Quatrièmement, l'approvisionnement de l'île en intrants (pesticides, semences,…) est difficile. Enfin, les problèmes de maladies et de ravageurs se posent avec autant d’acuité aux Comores que dans les autres îles.

Comment l'agroécologie peut-elle, selon vous, vous aider résoudre ces problèmes ?

A.M.S. : L'agroécologie pourrait intervenir à mon sens au niveau de l'aménagement des terres. En associant des plantations d'arbres aux cultures, ce que fait l'agroforesterie, par exemple, cela permettrait déjà de diminuer les effets de dégradation des sols. Je pense notamment aux légumineuses, ou haies vives, qui sont des aménagements anti-érosifs très efficaces. Nous souhaiterions aussi développer la fertilisation organique, via des composteurs chez les agriculteurs. La gestion durable des terres se fait également souvent par embocagement aux Comores. Cette technique consiste à clôturer la parcelle par des arbres fourragères notamment des légumineuses et placer un animal à l’intérieur de la parcelle pour la production du fumier dans l’optique d’améliorer la fertilité de la parcelle.

Qu'attendez vous des projets IRACC et e-PRPV ?

A.M.S. : L'IRACC peut venir compléter et renforcer des projets déjà existants. Je pense notamment aux projets du FIDA tel que le projet national de développement humain durable ou encore le projet de Gestion Durable des Terres (GDT) du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM). Ces projets peuvent mettre en œuvre les orientations de l'IRACC. Avec l'appui, le conseil technique et la mise à disposition d'information à travers le portail web développé par l’e-PRPV mais aussi les comités de pilotage de l’IRACC, l’ensemble des projets pourront gagner en efficacité. Les projets existants sont les bras de l'IRACC.

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