Une « Stratégie Réunionnaise pour la Biodiversité »

Rédigé par Alexandre Reteau Modifié le

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  • Stratégie pour la Biodiversité © Reteau Alexandre

Précisant que « Plus de vingt ans après le sommet de la Terre de Rio de Janeiro, la lutte contre l’érosion de la biodiversité demeure un enjeu de société majeur à l’échelle planétaire », la préface de la Stratégie Réunionnaise pour la Biodiversité débute par un constat inquiétant.

Malgré cette entrée en matière quelque peu maussade, la DEAL Réunion,[1] qui coordonne la mise en œuvre de cette même stratégie, se veut résolument optimiste concernant le cas réunionnais : préserver et valoriser la biodiversité hébergée sur l’île de La Réunion est chose possible, à condition toutefois de s’en donner les moyens. Avec son incroyable diversité d’écosystèmes, un nombre record de microclimats et 40% de son territoire classé au patrimoine mondial de l’humanité, l’île de La Réunion dispose de richesses formidables qu’il importe de préserver.

Un « Hot Spot » sous pression anthropique

En effet, La Réunion n’est pas à l’abri des menaces anthropiques[2] qui pèsent aujourd’hui sur l’ensemble de notre planète. Nombre d’espèces sont  menacées de disparition ou de surexploitation. L’intensification des échanges commerciaux augmente le risque d’introduction d’espèces invasives. Les monocultures entraînent la disparition d’espèces et variétés agricoles encore cultivées par nos grands-parents et l’urbanisation grandissante découlant d’une démographie en pleine expansion entraîne de réels risques de destruction et défragmentation des milieux naturels. Les changements globaux découlant des activités humaines mettent en péril la diversité qui fait la fierté de l’ancienne île Bourbon : plus de 230 espèces végétales endémiques et 18 espèces d’oiseaux lui permettent de figurer sur la liste des « Hot Spots »[3] de diversité mondiale.

Une stratégie régionale pour une vision à long terme

En tant que système insulaire, La Réunion est une entité fragile où les phénomènes d’apparition et de disparition d’espèces sont exacerbés. L’isolement qui en a fait un joyau de diversité pourrait aussi bien la desservir si nous n’y faisons pas attention. Ce pourquoi la DEAL Réunion, soutenue par de nombreux partenaires locaux, a mis en place sa Stratégie Réunionnaise pour la Biodiversité 2013-2020 dont les enjeux principaux et les grandes lignes sont décrits dans un fascicule à destination du grand public :

Cette stratégie peut être décomposée en trois grandes thématiques, que l’on retrouve décrites au sein d’autant de documents, cette fois-ci plus techniques et destinés aux acteurs du domaine :

Au final, l’enjeu est de taille : il s’agit de trouver le meilleur moyen de faire cohabiter activités humaines et habitats naturels sur une surface limitée géographiquement… pour la planète, certes, mais aussi pour nous et surtout pour les générations futures.




Pour aller plus loin :

[1] Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement à La Réunion.
[2] Dérivé du grec « anthrôpikós », signifiant « humain », quelque chose d’anthropique découle d’activités humaines. Une menace anthropique est donc une menace dont la cause est d'origine humaine.
[3] Les « Hot Spots » de biodiversité (ou Points Chauds) sont des zones géographiques reconnues comme hébergeant une forte biodiversité… menacée par les activités humaines. À ce titre, la Réunion fait partie du Hot Spot « Madagascar et îles de l’océan Indien ».

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