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La lutte biologique

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  • Icerya puchasi (Hemiptères Margarodidés), cochenille cible se faisant dévorer par l'auxiliaire Novius cardinalis (Coléoptères Coccinellidés), coccinelle prédatrice utilisée en lutte biologique

La lutte biologique est née après la Seconde Guerre Mondiale, comme alternative à la lutte chimique, dont les effets potentiellement néfastes pour l’environnement et la santé étaient au fur et à mesure mis en évidence. Cette dernière se définit comme «l’utilisation d’organismes vivants pour prévenir ou réduire les dégâts causés par les ravageurs.» (selon l’Organisme International de Lutte Biologique (OILB)). Cette définition, bien qu’utilisant essentiellement un vocabulaire d’entomologiste, se veut pluridisciplinaire. De plus, elle met en avant le fait qu’aucun produit phytosanitaire n’est employé. La lutte biologique se base sur l’exploitation d’une relation naturelle entre deux êtres vivants :

 

  •  la cible, organisme contre le lequel on souhaite lutter,
  •  l’agent de lutte ou auxiliaire, différent de la cible, le plus souvent parasite, parasitoïde, prédateur ou agent pathogène de celle-ci.

Les cibles d’une lutte biologique sont variées : insecte ravageur, végétal, micro-organisme, virus. Les auxiliaires, eux, peuvent être n’importe quel organisme, d’espèce différente de la cible, capable de freiner ou d’éliminer cette dernière : animal contre insecte, insecte contre insecte, insecte contre végétal, micro-organisme contre virus etc. les combinaisons possibles sont nombreuses. Elles se basent sur les relations particulières qui peuvent exister entre les individus : prédation, parasitisme, compétition. Il est donc nécessaire, pour cela, de bien connaître, à la fois la cible et l’auxiliaire, mais également de connaître les conséquences que pourraient engendrer leur relation telles que, par exemple, les impacts écologiques de l’agent de lutte après introduction.

Les stratégies en lutte biologique

Les stratégies employées sont variées, et dépendent de l’auxiliaire utilisé et de la manière dont il est introduit. Les stratégies d’introduction de l’auxiliaire sont au nombre de trois. Tout d’abord, il est possible de préserver et de valoriser les auxiliaires déjà présents dans l’écosystème. En effet, ils permettent souvent le maintien d’un équilibre naturel, qui peut être bouleversé par des pratiques agricoles. Il est donc préconisé d’œuvrer pour un maintien de leur habitat. En cas d’absence de l’agent de lutte dans l’écosystème, son introduction devient essentielle. Pour cela, il existe deux possibilités :

 

  •  La lutte biologique par acclimatation, dit classique : après son introduction, il y a acclimatation de l’auxiliaire. Ainsi ce dernier peut persister dans le milieu, et occuper une niche écologique vacante,
  •  La lutte biologique par lâchers inondatifs ou inoculatifs : l’auxiliaire ne pouvant s’installer, il est alors nécessaire d’avoir recours à des lâchers de celui-ci répétés dans le temps. A chaque fois, il est possible de relâcher l’auxiliaire, en grand nombre, ce qui aura pour effet d’éliminer rapidement la cible (lâchers inondatifs), ou en nombre plus restreint dont l’effet, différé, sera assuré par les descendants.

 

La lutte autocide, un cas particulier

La technique de lutte autocide repose sur l’introduction, dans le milieu, de mâles stériles (stérilisés par radiation) de même espèce que la cible. Entrant en compétition pour la reproduction avec les mâles sains déjà présents, ils permettront de faire diminuer le taux de fécondité de la cible, et de diminuer sa population jusque, après plusieurs introductions répétées, l’extinction. Du fait de l’emploi d’individu de la même espèce, cette stratégie n’est pas classée comme technique de lutte biologique.

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