Arboriculture à la Réunion
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Les aleurodes des cultures maraîchères

Rédigé par P. RYCKEWAERT / CIRAD Modifié le

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Classification

Nom commun Ordre / Famille Nom scientifique Plantes / Parties attaquées Localisation
Aleurode du tabac Hemiptera / Aleyrodidae Bemisia tabaci cultures maraichères / feuilles toute la région
Aleurode des serres Hemiptera / Aleyrodidae Trialeurodes vaporariorum cultures maraichères / feuilles toute la région
Aleurode des solanacées Hemiptera / Aleyrodidae Aleurotrachelus trachoides Solanacées, Convolvulacées / feuilles Réunion

Dégâts et symptômes

Les larves et les adultes d'aleurodes sont des insectes piqueurs-suceurs de sève, ce qui entraîne des dégâts directs et indirects aux plantes.

La ponction de sève par des populations importantes provoque un affaiblissement de la plante et une diminution des rendements.

Les adultes et surtout les larves rejettent un liquide sucré, le miellat, qui rend les feuilles et les fruits collants. Puis des champignons de couleur noire se développent sur ce miellat pour former la fumagine. Celle-ci provoque une réduction de la photosynthèse des feuilles mais aussi un salissement des fruits qui sont dépréciés.

Certaines espèces d'aleurodes, essentiellement B. tabaci et un peu T. vaporariorum, transmettent des virus (TYLCV, ToCV, TiCV...) aux plantes, notamment aux solanacées et aux cucurbitacées .

Enfin les larves du biotype B de B. tabaci engendrent des désordres physiologiques sur certaines plantes : argenture de la courgette et de la citrouille, mauvaise maturation de la tomate, jaunisse de la laitue.

Plantes hôtes

Plante Degré d'infestation

Bemisia tabaci : l'espèce est extrêmement polyphage, particulièrement le biotype B qui s'est répandu dans une grande partie des régions tropicales. Les cultures les plus attaquées sont la tomate, les cucurbitacées, l'aubergine, parfois les choux et la laitue, mais aussi de nombreuses cultures florales et des mauvaises herbes. Il se développe peu sur haricot, poivron et piment.

Trialeurodes vaporariorum est également très polyphage. Il se développe surtout sur tomate, haricot, cucurbitacées, aubergine, fraisier et sur cultures ornementales et de nombreuses adventices.

Aleurotrachelus trachoides est inféodé aux Solanacées (surtout poivron et piment, et dans une moindre mesure sur tomate et aubergine) et aux Convolvulacées (patate douce).

Répartition géographique

B. tabaci est présent dans toutes les régions tropicales, subtropicales et méditerranéenes. Dans la zone intertropicale, il se cantonne aux zones de basse altitude. De nombreux biotypes (= formes biologiques) ont été décrits de par le monde mais c'est surtout le biotype B (= Bemisia argentifolii) qui est le plus invasif et qui provoque le plus de dégâts directs ou indirects (viroses). Un autre biotype, le Ms, a été découvert dans la plupart des îles du sud-ouest de l'océan indien mais reste inféodé à quelques plantes.

T. vaporariorum est originaire de la Cordillère des Andes mais il s'est répandu dans la plupart des régions tempérées (surtout en serres), subtropicales et dans les régions tropicales d'altitude. A la Réunion par exemple il est rare au niveau de la mer en été austral alors qu'il est très présent au dessus de 600 m d'altitude et on l'observe au delà de 1200 m.

A. trachoides est originaire de la zone américaine tropicale. Il a été observé à la Réunion depuis 2000 mais il reste peu fréquent.

Description

Les adultes d'aleurodes ressemblent à de petites mouches de couleur blanche d'environ 1,5 mm de long, d'où leur nom commun de mouches blanches, mais ils n'appartiennent pas au groupe des diptères. Les 4 ailes et en partie le corps sont recouverts d'une pruinosité blanche. Les adultes de la plupart des espèces d'aleurodes se ressemblent beaucoup et l'identification se fait essentiellement sur le dernier stade larvaire (nymphe).

Les femelles pondent leurs oeufs à la face inférieure des jeunes feuilles. Ils sont de forme allongée et collés sur la feuille par un court pédicelle. Leur couleur est blanche ou jaunâtre les premiers jours et vire au gris ou au brun peu avant l'émergence de la larve. Ils sont souvent disposés en arc de cercle sur les feuilles peu poilues.

La larve de premier stade qui émerge, plate et arrondie, est peu mobile et restera sur sa feuille d'origine. Elle se fixe au bout de quelques jours avant de muer pour donner le deuxième stade. Celui-ci et les deux suivants resterons fixés sous les feuilles, en changeant de taille à chaque mue. Ces larves ont une forme ovale et ont des caractères propres à chaque espèce. Le dernier stade larvaire comporte 2 phases : la première qui se nourrit encore et la deuxième, appelée nymphe ou puparium, plus épaisse et qui ne se nourrit plus. C'est ce stade qui est utilisé pour déterminer l'espèce. Les adultes émergeront de ces nymphes par une fente en forme de "T" caractéristique.

Les nymphes de Bemisia tabaci sont de couleur jaunâtre et possèdent peu de poils. Les bords sont amincis mais la forme de la nymphe peut changer en fonction de la plante-hôte.

Les nymphes de Trialeurodes vaporariorum sont blanchâtres, possèdent quelques longs poils et surtout une frange ciliée caractéristique sur la bordure. De plus cette bordure est épaisse, faisant ressembler la nymphe à une "boite de sardine" ovale.

Les nymphes d' Aleurotrachelus trachoides sont de couleur noire et recouvertes de filaments blancs, épais et cotonneux qui les cachent plus ou moins.

A noter que la couleur des nymphes peut être modifiée par certaines espèces de parasitoïdes (voir lutte biologique).

Confusions possibles

Pas sur les cultures maraîchères.

Modes de contamination

Les adultes volent peu mais sont facilement transportés par le vent et les vêtements.

Facteurs à risques

Cultures infestées proches, adventices (réservoirs)

Favorisés par les cultures sous abris, par les périodes sèches.

Plantes tolérantes

Le haricot, le poivron, le piment, le manioc et la patate douce sont peu attaqués par le biotype B de B. tabaci alors que ces deux dernières sont très favorables à d'autres biotypes en Afrique ou en Amérique du Nord.

Instance de validation

SPV

Pays de rédaction

France-Réunion

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